lundi 25 août 2014

Sex and the city of Baku

par Yashiko Sagamori

Voilà un sujet vraiment très chaud. Un lecteur a adressé un courrier à Zack pour lui demander ce qui l’avait amené à la conclusion que la vie sexuelle des paysans azéris était particulièrement pitoyable. Après quelques échanges approfondis avec moi sur ce sujet passionnant, Zack s’en est lassé et m’a délégué le soin de répondre.

D’après mes très modestes connaissances concernant la sexualité de la gent masculine, je ne peux pas croire qu’un homme heureux puisse être captivé par le spectacle de deux chiens errants en train de s’accoupler. Pour la plupart d’entre nous, nous considérons le voyeurisme comme une chose malsaine, même lorsque les créatures qui en font l’objet sont des êtres humains. Quelle sorte d’existence devait donc être celle de ces individus pour qu’ils se mettent à mater des chiens sans avoir l’impression que quelque chose d’important leur échappait ? Comme par exemple avoir honte d’eux-mêmes ?

Zack m’a raconté un autre fait encore dont il avait été le témoin à Bakou. Il y avait un vieil homme qui demeurait assis continuellement au même endroit, au coin d’une place, avec une pile de feuilles de papier pelure, un crayon et une photo jaunie représentant une femme en sous-vêtements. Pour cinq roubles (ce qui, à l’époque, représentait une somme petite mais non négligeable), il recouvrait la photo d’une feuille de papier pelure, traçait les contours de la femme en omettant les sous-vêtements et remettait le dessin à son client. Moyennant un supplément, il ajoutait quelques petits mais importants détails qui ne figuraient pas sur l’original. Il y avait toujours devant lui une queue, formée d’hommes attendant patiemment leur tour d’être servis.

Même si vous saviez que la pornographie était strictement interdite en Union Soviétique, vous serez probablement d’accord avec la conclusion de Zack que seule une sorte de société très spéciale peut engendrer une clientèle pour ce genre d’activité artistique.

J’aimerais ajouter à ce débat ma propre théorie. Quand un homme traite les femmes de sa famille comme du bétail, alors, chaque nuit, c’est avec un animal domestique qu’il va au lit. Je ne crois pas que cela puisse lui apporter autant de satisfaction que d’aller au lit avec une femme qu’il aime, à supposer qu’une telle faiblesse puisse être considérée comme pardonnable dans la société qui a fait de lui ce qu’il est.


Yashiko Sagamori est consultante en informatique à New York.

© 2006 - Yashiko Sagamori - http://middleeastfacts.com/yashiko/
© 2009 - Marcoroz pour la traduction

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